Parfois Pantin de bois se souvient d’autrefois
Pantin fragile dont la vie ne tient qu’à ses fils
Petit pantin, sur sa scène se tient tranquille
Et joue ses aventures une à une qui défilent
Pantin de bois, pantin de cire,
Pantin ne sait pas mais craint le pire,
S’éparpille aveugle dans la débauche des villes,
De plaisirs illusoires et factices il s’émoustille
Du lundi jusqu’au dimanche sans le moindre répit
Pantin joue sur les planches, comme on lui dit
Balance ses frêles hanches et joue sa comédie
Jamais ne rompt mais toujours penche : l’érudit !
Quand à son habitude se joignit lassitude
Et quand tout à coup il prit recul et altitude
Pantin de bois constata la triste supercherie
Et de ces deux mains, l’esclave se découvrit !
Rebelle, petit pantin s’échappa de ce destin
Bien décidé à reprendre sa vie en main
Pantin de bois rebroussa alors chemin
Et s’envola ainsi vers tout autre dessein :
En quête de sa belle laissée derrière les années,
Alors que la scène l’appelait contraint et forcé,
A pantin de bois elle dit un oui, amour retrouvé
Soudain pantin de tous ses fils fut enfin libéré
Petite marionnette retrouva pleine chair par cet émoi
Et sentit à nouveau sous sa poitrine un cœur qui bat
Petit pantin maintenant humain respire pleinement
Loin du théâtre des illusions et des faux sentiments
